Sécurité et risques liés à l’anesthésie 

De nombreux patients éprouvent de l’anxiété à l’idée de subir une anesthésie. Même si les premières interventions chirurgicales remontant au début des années 1800 étaient très risquées, l’anesthésie moderne réalisée au Canada est considérée comme très sécuritaire en raison d’avancées importantes dans la formation médicale, la pharmacologie et la technologie. 


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Carte postale de « L’anesthésie vers 1850 », une exposition présentant les premières pratiques d’anesthésie lors de l’Exposition universelle de New York en 1939. Source : The Wood Library Museum of Anesthesiology. Pour en savoir plus sur l’histoire de l’anesthésie, consultez notre page Histoire

Les hôpitaux canadiens se servent d’une approche périopératoire en chirurgie, qui comprend une équipe de professionnels de la santé, dont des anesthésiologistes, travaillant ensemble pour offrir des soins axés sur les patients, de la première orientation jusqu’à la fin de la convalescence. En créant des liens avec leurs patients et en recueillant des antécédents complets, les anesthésiologistes peuvent prévoir les risques de vous mettre sous anesthésie, travaillent efficacement pour diriger l’équipe participant à vos soins et interviennent rapidement pour vous sauver la vie en cas de besoin.  

Pourtant, malgré toutes les avancées réalisées dans les soins médicaux, chaque intervention chirurgicale s’accompagne d’un certain niveau de risque. Voici ce que vous devez savoir avant le jour de votre opération :

Quels sont les risques et les effets secondaires communs?
Les risques et les effets secondaires varient selon les patients et dépendent de l’intervention que vous devez subir, ainsi que du type d’anesthésie utilisée. Votre anesthésiologiste ou son équipe vous rencontrera avant l’opération et vous posera une série de questions afin de recenser les complications pour lesquelles vous pourriez présenter un risque plus élevé. Ils passeront également en revue les effets secondaires possibles de l’anesthésie, dont la probabilité varie :   

Effets secondaires courants 


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Source: Royal College of Anaesthetists

Effets secondaires peu fréquents


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Source: Royal College of Anaesthetists
 

Comment puis-je réduire mon niveau de risque?

Plusieurs facteurs liés au mode de vie, dont le tabagisme, l’obésité et la consommation de cannabis ou d’autres drogues récréatives, peuvent accroître le risque d’une réaction indésirable à l’anesthésie. Votre anesthésiologiste vous informera de ce que vous pouvez faire avant l’intervention chirurgicale pour diminuer vos risques de complications. 

Durant votre évaluation préopératoire, il est important de fournir un maximum de détails sur votre santé et vos habitudes. Par exemple, si vous croyez faire de l’apnée du sommeil – même sans avoir reçu de diagnostic officiel –, assurez-vous d’en informer votre anesthésiologiste, car cette affection peut influencer votre réponse à l’anesthésie. Si vous ne savez pas quoi répondre à une question durant votre évaluation, demandez des éclaircissements. 
 
Pour réduire votre risque de complications et accélérer le processus de rétablissement, vous pouvez également prendre connaissance des conseils de bien-être avant une opération ci-dessous : 


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Questions et mythes courants à propos de l’anesthésie.

  1. Qu’arrive-t-il si je me réveille au milieu d’une intervention chirurgicale? Même si l’état de conscience pendant l’anesthésiea été popularisé au cinéma et à la télévision, cette situation se produit très rarement – chez environ 1 patient sur 15 000 en dehors des groupes à haut risque. Votre anesthésiologiste sera hautement formé pour surveiller cette situation et, au besoin, vous ramener rapidement à un état d’inconscience. 

  2. L’anesthésie cause-t-elle des lésions cérébrales? Les données probantes scientifiques voulant que l’anesthésie elle-même provoque des lésions cérébrales sont peu nombreuses, voire inexistantes. Lorsqu’elles sont constatées après l’intervention, les lésions cérébrales découlent généralement d’une affection sous-jacente ou d’une complication. Par exemple, un manque d’oxygène pendant l’opération peut entraîner des lésions cérébrales. Cependant, elles sont le plus souvent liées à une affection médicale préexistante, à des complications survenues pendant l’intervention chirurgicale ou à un arrêt cardiaque. Il ne s’agit pas d’un effet direct des médicaments anesthésiques. 

  3. Qu’arrive-t-il si je suis allergique à l’agent anesthésique? De nombreux patients confondent les effets secondaires courants de l’anesthésie à une réaction allergique. Cependant, une véritable allergie médicamenteuse provoque généralement d’autres réactions, notamment de l’urticaire, des difficultés respiratoires et de l’enflure. Avoir une réaction allergique à un médicament anesthésique est très peu probable au Canada, mais, si cela se produit, votre anesthésiologiste est formé pour gérer la situation. Vous subirez également des tests d’allergie après l’intervention afin que le médicament auquel vous êtes allergique soit identifié et évité à l’avenir. 

  4. Quels sont les risques associés à l’anesthésie? Dans chaque intervention, les risques et effets secondaires potentiels de l’anesthésie dépendent de nombreux facteurs pour chaque patient. Cliquez icipour vous renseigner sur les risques possibles et la façon de réduire vos probabilités de présenter des complications.  

  5. Mon enfant est-il plus à risque? En règle générale, le risque pour un enfant en santé est environ le même que celui pour un adulte en santé. Tout comme les adultes, les enfants très malades qui doivent subir une opération majeure sont globalement plus à risque de présenter des complications. Toutefois, les enfants ne sont généralement pas exposés à de nombreux facteurs de risque qui concernent les adultes, par exemple l’hypertension ou les problèmes cardiaques. Les enfants de moins d’un an peuvent présenter un risque plus élevé de complications, car il est plus difficile de contrôler leurs voies respiratoires et leur respiration. Un anesthésiologiste pédiatrique est le mieux qualifié pour fournir des soins anesthésiques spécialisés aux enfants, en particulier aux très jeunes ou à ceux présentant une affection médicale grave. 

  6. Durant l’accouchement, la péridurale peut-elle être nocive pour moi ou mon bébé? La quantité de médicament péridural pouvant atteindre votre bébé est très faible, et aucune preuve scientifique ne suggère que cela puisse lui nuire. Les effets secondaires courants d’une péridurale durant l’accouchement et par la suite incluent de petites zones où la douleur n’est pas entièrement bloquée, une sensation de faiblesse ou de lourdeur dans les jambes, un mal de dos temporaire, une pression artérielle basse, des nausées ou des difficultés à uriner. Tous ces effets secondaires s’améliorent en l’espace de quelques heures. Parmi les très rares complications, mentionnons des lésions nerveuses, de l’infection ou des caillots sanguins. Au Canada, les péridurales sont considérées comme très sécuritaires et sont généralement réalisées sans complications. 

  7. Un membre de ma famille est décédé sous anesthésie. Suis-je à risque? Certaines affections génétiques peuvent entraîner des complications découlant de l’anesthésie. La plupart peuvent être prises en charge de façon sécuritaire par votre anesthésiologiste. Gardez à l’esprit que plusieurs facteurs, par exemple l’âge du membre de votre famille et son état de santé général, ainsi que le niveau de soins d’anesthésie offert au moment de son opération, peuvent avoir joué un rôle dans le résultat de l’intervention. Si le décès du membre de votre famille est récent, inattendu et inexpliqué, votre anesthésiologiste vous demandera des détails sur son opération et peut vous orienter vers des tests afin de déterminer la meilleure façon d’assurer votre sécurité pendant l’intervention chirurgicale. 

  8. Puis-je parler à mon anesthésiologiste avant l’intervention chirurgicale? Oui! Plusieurs semaines avant l’intervention, vous aurez une consultation avec votre anesthésiologiste ou un membre de votre équipe de soins d’anesthésie, et vous aurez l’occasion de poser des questions. Le jour de votre intervention, votre anesthésiologiste viendra vous voir avant que vous ne soyez conduit en salle d’opération. Consultez la page Se préparer à votre intervention chirurgicalepour en savoir plus.  

  9. Quelles sont les probabilités que je meure? Au Canada, votre risque de mourir des suites d’une anesthésie est très faible, soit environ 1 chance sur 200 000 à 400 000 pour une personne en santé. Cette très faible probabilité est largement attribuable à la capacité des anesthésiologistes à surveiller en permanence votre état et à intervenir rapidement et efficacement au besoin. Si vous avez des préoccupations malgré ce très faible risque, mentionnez-les à votre anesthésiologiste. Il sera en mesure de vous rassurer dans la majorité des cas.  

Anesthésie et durabilité
Partout dans le monde, les organisations de soins de santé, les gouvernements et les organismes de réglementation reconnaissent le besoin pressant d’améliorer la durabilité dans tous les aspects des soins médicaux. Aujourd’hui, les anesthésiologistes canadiens se regroupent pour militer en faveur de solutions aux principaux enjeux de durabilité dans la spécialité, par exemple, les gaz anesthésiants à forte empreinte carbone et le matériel à usage unique. Renseignez-vous sur la façon dont la SCA et notre Section pour la durabilité de l’environnementmènent des discussions cruciales pour mettre en œuvre des meilleures pratiques « d’anesthésie verte » au Canada en lisant le document :Écologisation des salles d’opération : énoncé de principe de la SCA sur la réduction des émissions nocives, des déchets et des coûts