Questions et réponses

1) Parlez-moi de votre travail. En quoi ce que vous faites diffère-t-il de ce que d'autres accomplissent dans l'exercice de cette profession?

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J'exerce dans l'hôpital communautaire d'une ville de taille moyenne, qui offre une gamme complète de services.

J'assure les services d'anesthésie dans les salles d'opération et de réveil, occasionnellement ailleurs, par exemple au service de radiologie afin de poser des diagnostics. Je consacre également une partie de mon temps aux consultations préanesthésiques et aux soins post-opératoires, liés pour la plupart au traitement de la douleur. En outre, je suis appelé à dispenser des soins aux malades en phase critique (des soins ventilatoires en général) en SSI. Je donne quelques cours aux inhalothérapeutes, aux personnels paramédicaux et aux résidents en anesthésiologie.

2) Pouvez-vous me parler de votre bagage antérieur et comment vous en êtes venu à choisir ce domaine d'activité?

Je suis entré en médecine après avoir obtenu un diplôme du premier cycle en sciences du vivant. Après les études de médecine, j'ai terminé trois années de formation spécialisée durant mes études supérieures.

Jusqu'au terme de ma formation médicale, je n'aurais pas pensé éprouver de l'intérêt pour l'anesthésiologie mais j'y ai été exposé durant ma première inter-rotation et j'ai été fasciné par l'expérience. J'ai été attiré par cette discipline car elle me donnait la possibilité de conjuguer les interventions cliniques et le travail technique ou mécanique.

3) Quelles qualités personnelles doit-on avoir pour réussir dans votre profession?

Les anesthésiologistes doivent être compétents sur le plan technique car l'activité exige une habileté manuelle. Ils doivent, par exemple, être en mesure de placer des IV et de surveiller le fonctionnement de l'équipement de monitorage, d'appliquer les techniques d'assistance respiratoire, des procédés invasifs ou internes et la vérification de la pression artérielle.

Ils doivent appliquer une réflexion méthodique afin de pouvoir évaluer la situation clinique, analyser l'information et poser un diagnostic logique.

La polyvalence est une autre qualité importante car il faut se tenir prêt à assumer de multiples procédures ou responsabilités urgentes et demeurer calme dans des situations très tendues.

Les anesthésiologistes doivent souvent travailler dans des espaces exigus comme la salle d'opération.

4) De quelle sécurité d'emploi bénéficiez-vous dans votre domaine?

Les anesthésiologistes jouissent d'une grande sécurité d'emploi. La longueur d'une carrière dans ce domaine est limitée seulement par le choix personnel, la santé et les règles qui régissent l'âge de la retraite, par exemple dans les centres d'enseignement universitaire.

Des postes sont à pourvoir dans d'autres communautés et provinces. La formation et la spécialisation acquises au Canada sont valides sur tout le territoire national pourvu qu'on s'assure du maintien de la certification.

5) Quels autres emplois pourriez-vous occuper avec les compétences acquises dans ce domaine?

Vous pourriez vous diriger vers la médecine des soins intensifs en assumant des responsabilités plus amples dans un service de traumatologie, par exemple. Avec une formation supplémentaire, la profession de pilote de ligne dont le travail consiste pour une grande part à assimiler des informations, à surveiller des instruments et à apporter des réglages vous serait ouverte, tout comme un programme d'astronaute car les compétences requises sont normalisées. Dans les années '80, j'avais présenté ma demande et surmonté les premières épreuves. Un anesthésiologiste pourrait également poursuivre des expériences scientifiques dans la discipline, sur les médicaments et l'équipement utilisés et participer aux travaux d'un laboratoire de recherche clinique.

6) Selon vous, que réserve l'avenir aux membres de votre profession?

Différents types de médicaments seront administrés de faons différentes et en combinaison. D'autres systèmes de dispensation de médicaments seront mis au point, par exemple par voie transdermique ou à travers la peau si le patient est inconscient. On s'éloignera de la pratique de rémunération à l'acte en faveur d'un salaire versé au personnel médical. Les chirurgies comme la cholécystectomie auront un caractère non invasif et les patients séjourneront moins de temps à l'hôpital. Les malades souffriront de moins d'effets secondaires consécutifs à la prise de médicaments.

7) Quels sont les principaux défis de votre travail?

Traiter des patients atteints d'affections multiples, plus communément les cardiopathies et les pneumopathies qui compliquent l'action des médicaments à cause des effets secondaires et des possibilités d'accident imprévu. Le type, la quantité et le moment opportun des dosages se compliquent en conséquence.

8) Y a-t-il de nombreuses ouvertures dans votre domaine? Que doivent faire les gens pour commencer?

On constate une pénurie d'anesthésiologistes au Canada et dans beaucoup d'autres parties du monde. Les écoles de médecine augmentent le nombre de places mais la demande sera toujours forte. La pénurie sera accentuée encore à l'avenir car la demande dépasse l'offre.

Obtenez un diplôme universitaire du premier cycle comprenant les matières préalables requises, puis inscrivez-vous à la faculté de médecine et menez à bien la formation de spécialité.

Aspects plaisants

Un des aspects que j'aime dans le domaine de l'anesthésiologie est le côté technique et pratique du travail : placement des IV, assistance respiratoire, anesthésie tronculaire ou rachidienne, des choses comme a. Poser des actes qui atteignent le but fixé me procure une grande satisfaction.

J'aime également relever le défi clinique consistant à trouver le bon mélange de médicaments ou de techniques anesthésiques adaptées au sujet traité. Par exemple, la bonne combinaison d'agents anesthésiques qui permettra à une personne ‰gée de subir une cholécystectomie sans compromettre sa condition cardiaque délicate.

J'aime enfin le travail en équipe et le climat de collaboration qui s'instaure entre les chirurgiens, les infirmières, les inhalothérapeutes, le personnel de soutien, tous ceux qui participent en somme. C'est véritablement un travail qui s'appuie sur les efforts unanimes d'une équipe bien rodée.

Aspects moins plaisants

Un aspect que peu de personnes qui pratiquent la profession aiment ce sont les longues heures de travail. Ë l'hôpital, il doit y avoir un anesthésiologiste en disponibilité toutes les nuits en cas d'urgence. Ainsi, il peut vous arriver d'avoir une longue journée et de devoir passer la soirée aux urgences. Vous rentrez chez vous pour vous lever à une heure du matin ou même plus tard et vous retrouver en salle d'opération pour d'autres interventions.

L'autre situation déplaisante devant laquelle on peut se trouver à l'occasion est l'attente exagérée d'un patient. La plupart des interventions chirurgicales exigent encore beaucoup de temps et toute une journée peut s'avérer nécessaire : préparation, séjour en salle d'opération, réveil, soins postopératoires. Certaines personnes semblent croire que le processus ne doive durer que quelques minutes. Il peut être difficile de traiter avec des gens aussi impatients.

Conseils

En tout premier lieu, vous devez avoir de bonnes notes pour être admis aux études de médecine à l'issue du premier cycle. C'est une exigence incontournable. Une fois en médecine, gardez l'esprit ouvert au cours de votre rotation et l'exposition aux différentes spécialités. Vous ne pouvez jamais préjuger de ce que vous aimerez sans en avoir fait l'essai au préalable. Celle-ci a été assurément mon expérience dans le domaine de l'anesthésiologie.

Au quotidien

6 h à 7 h
Exercices au gymnase.

8 h à 9 h
Arrivée au travail. Entretien avec le premier patient, passer en revue les antécédents médicaux, l'intervention prochaine, par exemple le remplacement du ligament du genou, préparation avant d'entrer en salle d'opération.

9 h à 9 h 30
Réglage de l'équipement.

9 h 30 à 11 h
Début de l'opération chirurgicale, administration de l'anesthésie locale et(ou) générale, monitorage continu de l'état du patient.

11 h à 12 h
Accompagnement du patient en salle de réveil, communiquer au personnel la posologie des médicaments et les facteurs à surveiller, demeurer aux côtés du patient en cas de problèmes.

12 h à 13 h
Deuxième intervention : il s'agit cette fois d'une chirurgie orthoscopique d'un cartilage déchiré du genou; administration d'un anesthésique local et (ou) général; monitorage continu de l'état du patient.

13 h 30 à 14 h
Accompagnement du patient en salle de réveil, communiquer au personnel la posologie des médicaments et les facteurs à surveiller, demeurer aux côtés du patient en cas de problèmes.

14 h à 15 h
Troisième intervention, enlèvement d'une plaque métallique d'une hanche préalablement fracturée; administration d'un anesthésique local et(ou) général; monitorage continu de l'état du patient.

15 h 30 à 16 h
Accompagnement du patient en salle de réveil, communiquer au personnel la posologie des médicaments et les facteurs à surveiller, demeurer aux côtés du patient en cas de problèmes.

16 h à 17 h
Examen des diagrammes, des médicaments et des résultats du laboratoire en prévision des chirurgies du lendemain.

17 h à 18 h
Réunion (je siège à plusieurs comités d'entraide communautaire : centres d'accès communautaire, Centraide et l'association locale de comté).

18 h à 19 h
Dîner en famille.

19 h à 21 h
Dossiers de bureau, dépouillement des factures, du courrier et travail à domicile pour l'association professionnelle.

21 h à 21 h 30
J'écoute les nouvelles avant de me coucher.

Profil: Renwick